L’accès à la justice en français reste un défi de taille pour les francophones vivant hors du Québec. Bien que le Canada soit officiellement bilingue, l’égalité d’accès aux services juridiques dans les deux langues officielles n’est pas toujours garantie.
Pour de nombreux francophones, surtout ceux qui sont unilingues, accéder à la justice dans leur langue maternelle demeure une lutte quotidienne. Me Ruphine Djuissi, avocate à l’Association des juristes d’expression française du Manitoba (AJEFM) et membre du conseil exécutif de l’Association du barreau canadien (section francophone de common law), est à la pointe de cette bataille pour l’équité linguistique dans le système judiciaire canadien.
Pour elle, l’accès à la justice est un droit fondamental et un pilier de toute société démocratique. Lorsqu’il s’agit de procédures judiciaires, la langue joue un rôle crucial. Les justiciables doivent pouvoir comprendre les procédures, les preuves, et les arguments dans la langue avec laquelle ils sont le plus à l’aise. Cela est encore plus vrai pour les francophones, qui, bien que souvent bilingues, peuvent ne pas saisir toutes les subtilités juridiques lorsqu’ils doivent utiliser l’anglais.